La Commanderie des Templiers à Arveyres
Historique de la commanderie
Historique de la commune d'Arveyres.
La mise à jour de coups-de-poing taillés sur les deux faces, d'éclats et de haches polies atteste la présence de l'homme à Arveyres dès la Préhistoire.
Les plateaux de Cantelandette et de Barre, à proximité de la Dordogne, étaient des sites privilégiés pour la pêche et la chasse. La découverte de tuiles au lieu-dit Barre a fait penser à la possible présence d'une villa gallo-romaine, mais cette période reste la moins connue de l'histoire de la commune.
Au Moyen-Age, Arveyres fait l'objet d'un conflit permanent entre deux pouvoirs, l'un, laïque, est détenu par le seigneur de Vayres, et l'autre, religieux, par l'Ordre des Templiers.
En effet, Arveyres faisait partie de la seigneurie de Vayres dès le XIIème siècle, mais au début du XIIème siècle, les Templiers décident de s'implanter sur la paroisse.
ILs construisent alors, sur une butte près de la Dordogne, une demeure hospitalière dotée d'une chapelle baptisée Notre-Dame-d'Arveyres, et située à coté de l'hôpital.
La Commanderie des Templiers est née. Le conflit entre ces deux entités dure jusqu'à la Révolution.
Arveyres conserve aujourd'hui une vocation viticole.
Historique de la Commanderie des Templiers.
Entre le port Laroque et le port d'Arveyres, les ruines d'une tour et de dépendances, dont une cuisine avec sa cheminée et la bouche d'un four, sont les seuls vestiges de l'établissement des Templiers.
Au début du XIIème siècle, l'Ordre des Templiers, implanté dans la région, décide d'édifier une Commanderie sur une butte près de la Dordogne.
La position géographique privilégiée du site a probablement déterminé l'implantation de la commanderie sur cette rive du fleuve et au débouché de la voie de Périgueux vers Bordeaux ou vers l'Espagne. Les ordres militaires ont recherché en premier lieu à établir des relais d'accueil et d'hébergement pour les pélérins partant pour Jérusalem et les croisades orientales ou vers Saint-Jacques-de-Compostelle et la recuonquista espagnole. La commanderie d'Arveyres fait partie aussi d'un réseau d'établissements installés de part et d'autre du franchissement de la Dordogne sur les voies d'accès à l'Espagne: Pomerol, Lalande de Pomerol, Magrine, Marcenais, Arveyres, Cadarsac, Villemartin, Fargues, Blésignac, St. Genis du Bois, Sallebruneau, Mauriac sur la rive gauche et au centre de l'Entre deux Mers.
La Commanderie d'Arveyres a eu pour vocation d'asseoir une seigneurie foncière susceptible de rassembler des revenus pour le financement des expéditions en Terre Sainte où du personnel affecté à ces établissements. Les propriétés foncières et immobilières de la Commanderie d'Arveyres étaient nombreuses et réparties sur plusieurs parroisses, mais étaient complétées aussi de revenus liés à des privilèges de justice établis dans une sauveté limitée par quatre croix fixées autour de la Commanderie. L'ensemble de ce patrimoine conférait à la Commanderie d'Arveyres une place de premier plan dans les commanderies militaires du bordelais.
D'une manière générale, les Commanderies de l'Ordre, même si elles jouissent de privilèges particuliers, suivent la coutume générale de la région dans laquelle elles sont établies.
La maison d'Arveyres obéit donc à "las fors et las costumas Bordales".
En 1307, le roi de France Philippe IV le Bel ordonne l'arrestation des Templiers et la confiscation de leurs biens que les hospitaliers s'approprient.
En 1312, la Commanderie devient ainsi le propriété de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, appelé aussi Ordre de Malte.
Structure de la Commanderie.
La Commanderie possédait à l'origine plusieurs bâtiments, dont une grande pièce à un étage, flanquée d'une tour et de dépendances. Aujourd'hui le bâtiment principal, qui date probablement de la fin du XVème siècle ou du XVIème, abrite les restes d'une cheminée qui porte l'écusson de l'Ordre de Malte: une croix sur laquelle sont ajoutéés une bande horizontale et une bande oblique.
La Commanderie d'Arveyres était délimitée par quatre croix de bois ou de pierre, qui ont été plusieurs fois restaurées ou remplacées. La croix de Fonsegrède, entiérement en pierre, est la dernière croix qui délimite le domaine des Templiers, sorte de quadrilatère qui représente l'espace où s'exerce la seigneurie de l'ordre. Elle est située près de l'église Notre-Dame-d'Arveyres. La croix de Siston est implantée à un carrefour, au lieu-dit Siston, juste en face la Cure, probablement un presbytère du XVIIème siècle qui conserve une tourelle et une fenêtre en pierre ornée de vitraux. Le piedestal de cette croix est formée d'une marche sur laquelle est posé un premier bloc de pierre, puis un second bloc plus massif, qui supporte la croix en fer forgé. La croix de Barre, elle aussi en fer forgé, est située sur une petite butte au bord de la route reliant Vayres à Arveyres. Son soubassement est constitué par une grosse pierre carrée unie, sans ornements, sur laquelle est encastrée une seconde pierre ornée de moulures et d'une guirlande de roses. La croix de Royne se situait sur le plateau au lieu dit Royne; la croix et son soubassement sont entièrement en pierre; à l'heure actuelle cette croix a disparu. Ces quatre croix ont été implantées en 1264.
Ce texte est extrait du livre " Le patrimoine des communes de la Gironde ", paru aux Editions Flohic en 2001; également des extraits du "Catalogue des archives de la Commanderie, fonds du Prieuré de Toulouse" en avril 2003, par Jean-Luc Piat, archéologue.
Petit résumé des origines de la Commanderie.
D'après les études du Baron de Marquessac et de Jean-André Garde, les origines de la Commanderie d'Arveyres dateraient de 1170, lorsque l'évêque de Bordeaux donna à l'Ordre du Temple l'église Saint-Pierre d'Arveyres; le seigneur de Vayres leur céda en l'an 1231 le territoire d'Arveyres situé dans sa châtellerie.
Les seigneurs de Vayres passèrent un accord par lequel les Templiers conservèrent la Juridiction d'Arveyres, obtenaient la cession du Bois de Tillhède et la faculté de faire embarquer leurs denrées sans payer de droits dans deux ports voisins.
C'est à la suite de cet accord que furent implantées en 1264 les quatre croix d'Arveyres qui délimitèrent la Juridiction du Commandeur.
En 1307, Philippe le Bel persécuta les templiers un vendredi 13, d'où la fameuse superstition du vendredi 13.... Tous les biens des templiers furent distribués aux hospitaliers.
Les hospitaliers entrèrent en conflit avec les seigneurs de Vayres. Exhibant les parchemins octroyés jadis aux tempiers, le seigeur de Vayres dut accepter un arbitrage; un nouvel accord fut ratifié en 1353.
Si un crime méritant la peine de mort était commis dans la paroisse d'Arveyres, le Commandeur devait reconnaître le crime; une fois le jugement rendu, le criminel devait être remis aux officiers du seigneur de Vayres, deux pas hors la limite des croix, lesquels seuls procédaient à l'exécution du condamné. Si le criminel méritait seulement la mutilation, le Commandeur pouvait faire exécuter la sentence.
Le seigneur de Vayres ne pouvait faire aucune saisie sur les biens des habitants vivants à l'intérieur des croix d'Arveyres, mais seulement par l'intermédiaire du Commandeur.
Le seigneur de Vayres ne pouvait exercer aucune justice sur les religieux et les membres de l'Ordre. Mais les relations entre l'Ordre et les différents seigneurs de Vayres restèrent mitigées, avec des conflits entre le Commandeur et le Seigneur, et ceci, officiellement jusqu'au XVIIIème siècle.
Du mobilier céramique gallo-romain a été découvert sous le bâtiment de la Commanderie, lors des fouilles archéologiques de 2002, ainsi que des sépultures de dates variées.
L'archéologue Jean-Luc Piat note en 2002: "Plusieurs indices et structures gallo-romaine ont été découverts dans un grand nombre de sondages et ces découvertes jusqu'alors inédites marquent tout l'intêret archéologique du site de la Commanderie. Par ailleurs la présence d'une sépulture sous le couvercle de tuiles à rebord n'est pas sans évoquer la possible existence d'une nécropole gallo-romaine ou paléochrétienne aux abords de ces construction antiques.
Aujourd'hui la mairie d'Arveyres a racheté la propriété afin de redonner vie à ce magnifique site, délaissé par les habitants d'Arveyres.
Mais qu'en reste-il? En 1999, le chais et ses dépendances avaient encore leurs toitures et de nombreux murs.
A l'heure actuelle plus de toitures ni d'étages ni de cheminée et la moitié des murs ont disparus. Que laisserons nous donc à nos enfants et petits enfants: la honte de n'avoir rien fait à temps, d'avoir encouragé le vol de ce qui reste ou de laisser sqatter les indésirables.
Suite à la dégradation des bâtiments et à l'utilisation du site en déchétterie illégale pour certains d'entre nous, une association a été créee par des habitants d'Arveyres afin de stopper ces dégats et de revaloriser ce site à sa juste valeur. Les différents buts de cette association," Pour la Commanderie d'Arveyres ", sont de restaurer, voir rénover les bâtiments, de les utiliser dans un but éducatif et si possible de mettre en place des animations.
Autre remarque, les moulins sont une invention précédent les Templiers. Les cisterciens (ordre monastique des moines blancs) ont aidé énormément à la diffusion de cette invention. L'énergie hydraulique correspondait au pétrole de nos jours. Dès 987, on fait référence à des moulins pour fabriquer de la bière dans un monastère.
Actuellement, un des débats historiographiques est que la première révolution industrielle occidentale ne date pas de l'époque victorienne, ainsi que tout le monde puisse le croire, mais bien de l'époque médiévale. Il y a un excellent petit recueil à la médiathèque de Libourne qui traite de ce sujet, intitulé La révolution industrielle au Moyen Age, de Jean Guimpol.
Dans le cas qui nous intéresse sur la commune d'Arveyres, le Moulin de Réau qui datait des Templiers n'existe plus, il a était démoli pour des raisons de sécurité; mais on remarque que le mécanisme de cet ouvrage qui l'alimentait en eau date aussi des Templiers; il a était refait depuis, mais le système vient de loin.
Pour visualiser les
photos de la Commanderie d'Arveyres:
dans le dossier interactif ci-contre, cliquer sur album photo/Commanderie d'Arveyres.
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